🚨 Loi Duplomb : quand l’agriculture industrielle écrase l’agriculture vivante
- La tribu bio du Val de Scarpe

- 16 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 août

Le 8 juillet 2025, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi portée par le sénateur Laurent Duplomb. Officiellement destinée à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », cette loi marque en réalité un tournant inquiétant : celui d’un retour en force des pesticides, d’un affaiblissement des protections environnementales, et d’un soutien affirmé à l’agro-industrie, au détriment des petits producteurs, des écosystèmes… et de notre santé.
⚠️ Que contient réellement la loi Duplomb ?
Derrière un discours de simplification et de pragmatisme, cette loi cache plusieurs mesures extrêmement problématiques, confirmées dans le texte officiel :
1. Retour facilité des néonicotinoïdes
Des substances comme l’acétamipride ou le flupyradifurone, pourtant interdites ou restreintes en raison de leur toxicité avérée, pourront désormais être réintroduites par simple décret.➡️ L’EFSA, l’ANSES, de nombreuses publications scientifiques (Science, Nature, PLOS One) ont documenté les effets délétères de ces molécules : désorientation, troubles du vol, atteintes au microbiote intestinal des abeilles, persistance dans les sols, contamination des eaux, toxicité chronique pour les espèces aquatiques et les oiseaux.
2. Suppression de la séparation entre vente et conseil de pesticides
Instaurée en 2018, cette séparation visait à éviter les conflits d’intérêts : un conseiller ne devait pas être juge et partie dans la vente des produits phytosanitaires.➡️ Son abrogation ouvre à nouveau la porte à des pratiques commerciales agressives, favorisant la surutilisation des pesticides, comme l’avait dénoncé la Cour des comptes et l’INRAE.
3. Facilitation des méga-bassines
Les grandes retenues d’eau de substitution bénéficieront désormais d’une présomption d’intérêt général, ce qui limite fortement les possibilités de recours juridiques de la part des citoyens, associations ou élus locaux.➡️ Pourtant, ces infrastructures profitent à une minorité d’exploitations intensives, accaparent les ressources en eau au détriment des autres, et sont inefficaces face à la sécheresse selon les rapports du BRGM et du CNRS.
4. Allègement des contrôles environnementaux
La loi limite le pouvoir de l’Office français de la biodiversité (OFB) en plaçant ses agents sous la tutelle directe des préfets et des procureurs.➡️ Cela revient à affaiblir les contrôles sur les pollutions, les atteintes à la faune et les pratiques illégales en matière d’usage de produits chimiques.
🌱 Et les petits producteurs, dans tout ça ?
C’est là le plus révoltant : aucune mesure n’est prévue pour soutenir ceux qui font déjà l’effort de produire autrement.
Les maraîchers bio, les éleveurs à taille humaine, les agriculteurs en permaculture ou agroécologie, qui respectent la vie du sol, les cycles naturels et la santé des consommateurs, continuent de subir des contraintes lourdes… sans bénéficier d’aucune des « simplifications » promises.
Ces paysans-là ne demandent pas de pesticides. Ils demandent qu’on leur foute la paix, qu’on respecte leur travail et qu’on arrête de privilégier l’agriculture industrielle.
🧪 Santé humaine : un angle ignoré
De nombreuses études pointent les liens entre pesticides et pathologies chroniques :
Cancers (prostate, lymphome, leucémies infantiles)
Maladie de Parkinson (pesticides reconnus comme facteur de risque par l’INSERM)
Troubles du développement chez l’enfant, effets neurotoxiques in utero
➡️ La Ligue contre le cancer s’est officiellement opposée à la loi Duplomb. Des collectifs de médecins, de scientifiques et de toxicologues (comme l’appel "Pas de retour aux pesticides neurotoxiques") ont également alerté sur ses conséquences à long terme.
🐝 Biodiversité sacrifiée
La loi tourne le dos à tous les engagements de la France en matière de préservation de la biodiversité. Pollinisateurs, vers de terre, insectes aquatiques, oiseaux des champs : tous sont déjà en déclin massif, et les pratiques encouragées par cette loi accélèrent leur disparition.
✊ Ce que nous défendons
Nous défendons une agriculture :
Qui nourrit sainement sans empoisonner
Qui respecte la terre, les humains, les insectes, les rivières
Qui est résiliente face au changement climatique
Qui donne un avenir aux jeunes paysans, pas aux machines et aux molécules
Cette agriculture-là existe déjà. Elle est mise en œuvre partout en France, par des milliers de personnes qui travaillent avec courage, éthique et passion. Mais aujourd’hui, elle est méprisée par une loi qui favorise le rendement à tout prix, au profit de quelques-uns.
📣 Conclusion : nous ne resterons pas silencieux
Plus de 1 200 scientifiques, médecins, ONG, syndicats agricoles ont dit non à cette loi. C’est à notre tour, citoyens, consommateurs, paysans, de dire haut et fort :
NON à la loi Duplomb. OUI à une agriculture vivante, juste et durable !




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